QUATRAINS QUOTIDIENS
Tenir la ligne directrice. Se jeter un défi. S'accrocher un boulet au pied. Que le jour venu ceci ne soit plus un projet, mais une réalité. S'en détacher.
Ces quatrains ont été écrits tout au long de l'année 2011, quotidiennement, et publiés chaque soir sur un réseau social.
Comme tout exercice de ce style, l'ensemble est inégal, mais le résultat là.
J'imaginais cela différemment c'est sûr
Pour ce premier quatrain d'une longue série
Que d'écrire alité non par la soûlerie
Mais le rotavirus entre deux vomissures.
1/365
J'annonçais donc hier lors des éclaboussures
Que je m'étais jeté dans un défi stérile
Vous gaver chaque jour grâce à mes écritures
Quand je lis certains mots est-ce vraiment débile ?
2/365
Et si certains me raillent qu'ils se lancent à ma place
Rejetant "kikoo lol chui tro une bonace"
Tant qu'à écrire ici quelques banalités
Qu'elles fassent quatre vers mesurent douze pieds.
3/365
Oui le périple est long mais le chemin devant
Surtout ne pas flancher et reprendre la route
Des grappes de raisin en guise de casse-croute
Sentir le vent tourner et se sentir vivant.
4/365
Mais dites-moi grand dieux il est déjà minuit
Flancherais-je déjà fat de ma présomption
Disons plutôt que les multiples addictions
Ont égaré mes mots et grisé mon ennui.
5/365
J'étais là, appuyé, adossé face au monde
Délaissant dédaigneux le vacarme lointain
Plus rien ne m'importait de votre baratin
J'écoutais choir le temps s'égréner les secondes.
6/365
La vie est belle et c'est toi qui te la compliques
Cette jolie maxime emplissait tout l'écran
Belle oui je me doute et comme je suis sceptique
Il me faut hors des clous vérifier le serment.
7/365
Donne-nous aujourd'hui nos quatrains quotidiens
Et quand à mes offenses je me débrouille avec
Alors ainsi soit-il pour vos salamalecs
Des grandes tentations je m'érige en gardien.
8/365
Ex nihilo, voici le désir qui m'habite.
Partir de rien, tirer du néant. Si stérile
Soit ce moyen de locomotion, je m'agite
Tout de même en ces mille propos volatiles.
9/365
Nez à nez pied à pied contre les habitudes
J'aurais croisé le fer empêchant la furie
De sous ses airs narquois s'inviter au logis
Elle aura fort à faire avec ses certitudes.
10/365
Nous avions parcouru des distances sensibles
Sans toutefois calmer nos désirs de conquêtes
Actionné malgré nous des leviers prévisibles
Dirigé à l'envi d'invisibles manettes.
11/365
Je voudrais tant rouler et t'emmener partout
T'enrouler de ma plume et te faire tournoyer
Et l'ombre d'un instant être plus fort que tout
J'ai peur de perdre pied j'ai peur de me noyer.
12/365
Entends-tu les cris des chiens hurler à la ronde
Tous ces merles moqueurs et ces langues perfides
Persifler à foison de par la peur du vide
Qu'exhalent leurs vies creuses et déjà moribondes.
13/365
Juste quatorze jours de ce défi stupide
Sachant que le plus dur est la phrase première
Que voici la troisième et bientôt la dernière
Je largue ainsi mes vers comme une éphéméride.
14/365
Ai-je donc un crâne si extraordinaire
Pour qu'on veuille me faire porter le chapeau ?
De notre ami Satan serais-tu le suppôt
Serait-ce avant l'affront quelques préliminaires ?
15/365
La sens-tu la langueur qui s'immisce et qui blesse
En ces longs dimanches hivernaux et barbares
Où l'on compte à rebours les jours qui nous séparent
Que jamais à mon sort pendu tu ne me laisses.
16/365
L'étrange sensation qui me guette et me happe
Et que par dessus tout je ne puis partager
Imprime son roulis me rendant passager
Passif prêt à présent à passer à la trappe.
17/365
Ma voiture épuisée est en piteux état
Et grince de concert j'ai dix-mille ans ce soir
Ce chemin cahotique en guise de mouchoir
N'efface pas les ombres où es-tu Lolita ?
18/365
Les secondes s'égrènent à vitesse grand V
On est si peu de choses au regard de l'oubli
Rien n'est définitif rien n'est préétabli
La grande symphonie s'éloigne inachevée.
19/365
J'ai mordu j'ai griffé craché des étincelles
Tenté d'intimider j'ai rugi j'ai feulé
Prêt à tout affoler pas fait dans la dentelle
Mais je ne suis en somme qu'un tigre de papier.
20/365
Veux-tu que je te dise j'ai dix-mille ans ce soir
Un vieux poulpe flapi en guise de ventricules
Mains au mur au hasard tatonnant dans le noir
Poumons attendant le retour des libellules.
21/365
Le temps d'apprendre à vivre disait le poète
Et l'on riait sous cape en jeunes freluquets
Aujourd'hui en attente sur le bord du quai
L'étau marque ses tours on joue moins les vedettes.
22/365
Quelques heures enchantées comme une parenthèse
On est là pas sérieux allongés sur le flanc
Les mots fusent et roulent on est étincelant
On se serre les coudes en attisant les braises.
23/365
La vie ne fait pas de cadeau et je m'en moque
Snobons-là en retour sur le perron en frac
La culotte marquée par les coups de matraque
Mais haute la dragée et que tintent les bocks.
24/365
Le réservoir d'oseille atteint son niveau sec
Il va falloir encore tournoyer de l'estoc
Inventer les pennies amenant le bifteck
Multiplier les smacks et délaisser les smocks.
25/365
Il se peut que je lasse avec mes soliloques
Qu'importe je tiendrai même en plein désaveu
Cette recherche ardante de la stance ad-hoc
Me retient en son joug et pourtant je la veux.
26/365
Qu'il était doux le temps où de la haute tour
Nous toisions le futur en fumant dédaigneux
Aujourd'hui il se venge et d'un regard teigneux
Emprisonne en ses poings l'improbable retour.
27/365
Qu'importe bien campé sur mes cannes serein
J'attendrais s'il le faut quelques années-lumières
Je puis tenir bien plus que ce pénible hiver
J'enfilerais par cent ces futiles quatrains.
28/365
De savants ampoulés veillent sur nos organes
Dictent ce qu'il faut faire en gourous incarnés
Quand tarira le flux et que viendra la panne
En contemplant l'affront je leur rirai au nez.
29/365
Tout au bout du chemin me voici dans le vide
Je le savais enfant ce serait un dimanche
En parfait équilibre juste lâcher le manche
Et laisser faire enfin les mouches cantharides.
30/365
Bon voilà c'est plié pour le mois de janvier
Regarder droit devant tel est le seul credo
Garder le cap fixé au lever du rideau
Et de la trajectoire ne jamais dévier.
31/365
Nous narguerions le monde en dépit des harangues
Et lorsque l'heure indue nous ferait perdre haleine
Lorsque le Romanin coulerait dans nos veines
A s'en briser le cou se rejoindraient nos langues.
32/365
Ma plus grande des frousses était la solitude
Quand de mon abandon je repense à cela
En me tenant les côtes je ris au éclats
Quel épatant chemin mène à ces altitudes.
33/365
Et si tout ça n'était que gigantesque farce
Qu'on se réveille enfin cotonneux et ravis
Tous nos sens en éveil le cuir brulant d'envies
Dont les accrocs ne soient que futiles comparses.
34/365
Mon quatrain est resté accroché dans les limbes
Désireux de gouter à l'anisette aussi
Quand à moi je vais bien et vous en remercie
Je retourne à mon lit entouré de mon nimbe.
35/365
Je ramasse les miettes de mon corps flapi
Prêt à mettre à l'instant viande dans le torchon
Oublier un instant mon âme à l'agachon
M'accorder simplement un moment de répit.
36/365
Personne ne pourra me voler ces images
Cette bouche dansante à l'orée de mes yeux
Et ces autres visions souvent beaucoup moins sages
Que de moments précieux aux parfums délicieux.
37/365
A ceux qui me demandent une fois encore
Si je pense qu'il y ait une vie après la vie
Je m'échine à répondre pour ne pas qu'on l'oublie
Qu'il existe surtout une vie avant la mort.
38/365
Et quand à ceux qui sous prétextes fallacieux
Rêveraient de me voir endosser le costume
Du triste fataliste friand des amertumes
Désolé d'être ce pessimiste joyeux.
39/365
Quand je pense qu'hier je n'avais plus d'idées
Et que j'en ai ce soir dirons-nous trois d'avance
Je sais bien que cela sauvera pas la France
Je n'ai nullement l'intention de présider.
40/365
On est là alangui à narguer la faucheuse
Les cordes au repos juste avant la bataille
Le ventre bien tendu par la tendre ripaillle
Pas besoin de parler pas de langues tricheuses.
41/365
Voici la page blanche encline à me braver
Regarde à quelle allure je t'emplis ramenarde
Rien n'est définitif jadis assez couarde
Ma rage a depuis peu l'appétit retrouvé.
42/365
Ce ventre duquel je viens douillet petit nid
Cette estampe unique empreinte toi que jamais
Je n'aurais quitté sans en être ainsi banni
Te rechercherais-je vainement désormais ?
43/365
Et hop encore un petit quatrain quotidien
Ecris à la va-vite inconfortablement
Entre tous les cow-boys dernier petit indien
Luttant fébrilement contre l'abattement.
44/365
J'ai eu beau triturer et retourner les mots
Lier à cette kermesse quelques termes latins
Est mission impossible ne rime en mon dico
Pour ce Valentin que crétin et baratin.
45/365
Et alors quésaco je fais ce que je veux
J'étais en fort transit coincé au duty free
En escale au palais de la tartufferie
Prenant mille clichés pour souvenirs baveux.
46/365
Eh sergio tu les as vu ces belles volutes
ce soir je fume encore au diable la faucheuse
Et au bout de mes doigts cette tête chercheuse
Te plairaient hémistiches et autres anacoluthes.
47/365
Nous couperons du bois et dans les interstices
Voleront en éclat nos humeurs délétères
Et lorsque les branchages recouvriront la terre
Resteront à l'écart nos soucis adventices.
48/365
Du fond de ma prison je tiens la dragée haute
Vous aurez beau en vain tamponner passeports
Fièrement derechef étaler vos rapports
Je reste en mon cachot en humble Don Quijote.
49/365
Si long est le chemin qui mène à la sagesse
Presque aussi long madame que celui périlleux
Qui de la douce humide masse de vos cheveux
Guide mon âme esclave vers le creux de vos fesses.
50/365
Bientôt minuit pétantes et en pieux Cendrillon
Surveillant mon carrosse entre deux delirium
Ménageant les vieux pans d'un fragile royaume
J'attends serein au centre de ce tourbillon.
51/365
Tout se joue parfois loin de nos bras amaigris
Quelques regrets secrets finement échappés
En spectateur sonné nos envies kidnappées
Pour conjurer le sort d'improbables gris-gris.
52/365
N'avez-vous jamais eu l'étrange sensation
De votre vie entière suspendue à un fil
L'attente est infinie quand à l'âme hémophile
Elle guette en son tunnel la cautérisation.
53/365
Finalement qu'importe ils sont loin maintenant
Ces regrets et refrains que le vent les emporte
Viendra le jour où lasse en frappant à ma porte
Tu ne retrouveras qu'un silence éminent.
54/365
Détendre les trapèzes et allonger les flutes
Sentir le trouble enfin prêter à s'alanguir
Et de tous les tracas en fumant s'affranchir
Baisser enfin la garde loin de toute lutte.
55/365
Ce soir je dégaine le quatrain de secours
Egaré malgré moi vers quelques digressions
Minimum syndical sans allitérations
Usant jusqu'à la corde le dernier recours.
56/365
Eh sergio le temps file il y a déjà dix jours
Que je n't'ai point hélé où donc te caches-tu
Quel écran de fumée si tu voyais la cour
De ces vieux dénigreurs à lustrer ta statue.
57/365
Certains soirs parait-il sont moins ardus que d'autres
Celui-ci dirons-nous n'en fera pas partie
Pousse dans ma poitrine une meute d'orties
Enfantant par ma bouche infantes patenôtres.
58/365
Je joue avec les mots et sur plusieurs tableaux
Pas de quoi pavoiser commentez-vous tout bas
Tomber en pâmoison ou en rester baba
Mais il bien trop tard pour virer gigolo.
59/365
Restera dans ma chair comme une cicatrice
Et ce compte à rebours un instant arrêté
Je porterai en moi et pour l'éternité
La vive signature de tes mains tentatrices.
60/365
Oui Sergio je suis là légèrement à la bourre
De t'avoir transpiré usé jusqu'à la corde
Vocale laissons-les donc trouver ça monocorde
Et nous laisser guider par ce petit velours.
61/365
Le sens-tu sur ta langue ce petit goût amer
Celui des repentirs aux lendemains croisés
De n'avoir su quérir ou voler ce baiser
Serrer entre mes bras ce parfum d'éphémère.
62/365
Juste là entre quatre murs et quatre yeux
Le souffle coupé court par l'enjeu et l'envie
Nos deux corps à l'arrêt en brûlant vis-à-vis
Savourant l'incendie de cet instant précieux.
63/365
Qu'en est-il aujourd'hui de ces lits de délices
Que tu m'as tant promis enflammant mes draps, fier
D'être parmi tant d'autres désigné dans ma chair
Je veux que la nuit vienne à moi la nuit complice.
64/365
Sur ce petit bout de papier ces quelques lettres
Griffonnées, deux petits mots liés mal écrits
Epinglés là sur le montant de la fenêtre
Doivent vouloir dirent "je m'enfuis", Love & sorry.
65/365
Divaguons divaguons tant que l'envie est là
Négligeons prudemment d'être bien trop prudent
Crachons haine et amour à en perdre les dents
Croquons jusqu'à la lie le tendre chasselas.
66/365
Sous le jet mitraillant sentir cet homme neuf
Aucunement marqué par l'usure et le temps
En sa mine affûtée un désir combattant
Comme un petit poussin au sortir de son oeuf.
67/365
Paupières alourdies par les nuits audacieuses
Je m'en vais de ce pas quémander une trêve
M'enfoncer dans la plume happé par de doux rêves
Divaguer à l'envi vers ces heures précieuses.
68/365
Au secours mes amis sous ces traits belliqueux
self-control maximum pour ce quatrain magique
Un sacré numéro à en choper la trique
Perdre toute maîtrise jusqu'au tête à queue.
69/365
Veux-tu que je te dise la nuit nous appartient
Et les masques de deuil ne seront pas de mise
Aucun fieffé chagrin par sa traitre entremise
N'inondera tes mains ce soir on s'entretient.
70/365
Nous avons eu nos jours nos nuits de pleine lune
L'aurore caressant nos corps incandescents
De valeureux amants aux rythmes indécents
Nous ne sommes plus que compagnons d'infortune.
71/365
Musarder en mirant la robe vermillon
De ce puissant nectar radiateur des dimanches
Laisser entrer Chopin grappes en avalanches
Chérir ses doigts courir dans le doux tourbillon.
72/365
Juste une courte trêve un instant de répit
J'aimerais rien qu'un soir déposer ma cervelle
Son lot de souvenirs sa vieille manivelle
En poupée de chiffon sur ma table de nuit.
73/365
Tu me suis et me fuis puis me cherche et me teste
Caresses et coups de poing déliés au plaisir
Jurer la vérité et mentir à rosir
Tu sais quoi je t'aime autant que je te déteste.
74/365
J'aurais aimé écrire "le buste des outrages"
Et d'autres expressions en véritables claques
Eh Léo vieux salaud et Richard dans sa flaque
De bières allemandes prêts pour le décollage ?
75/365
Soixante-seize est l'adage à tous les étages
En tout marivaudage il emplit les silences
Fixe les résonances de ma truculence
Il me vêt il me sied s'affirme à l'étalage.
76/365
Laisse-moi donc tenter le défi du pardon
Absoudre en une nuit le motif du délit
Et si le vin empourpre les joues il délie
Aussi les langues car il possède ce don.
77/365
Pour ce quatrain du jour quelques gouttes de temps
Un soupçon d'amertume une poignée d'amour
Un exil qui s'éteint à la lumière du jour
Une pincée de sel un zeste de printemps.
78/365
Pendant que les zéros broutent sur la pelouse
Leurs suppôts ânonnant fièrement leur ennui
Sentir monter en soi le léger coup de blues
Quitter la race humaine sans le moindre bruit.
79/365
La roue tourne sans cesse et tu fais le mariole
Sais-tu fier Artaban ce qui t'attend demain
le hasard fait, défait les hommes au vitriol
C'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens.
80/365
Et j'ai fendu la foule dans une fausse assurance
La tronche encore emplie des orgues Wurlitzer
Ne plus compter les jours ne plus compter les heures
De la sueur des larmes et ma persévérance.
81/365
Bien fait de m'épargner ces petits-déjeuners
Attaché à la bride ce pressentiment
Jamais le moindre clan pour l'assoupissement
A sa table d'enfant bien fort se cramponner.
82/365
Rien à dire ce soir sommeil emporte-moi..!
Pas trop tôt direz-vous et vous n'aurez pas tort
Oui mais que voulez-vous à travers chaque pore
Me transpirent les vers comme frères siamois
83/365
Flotte dans l'atmosphère comme une odeur de soufre
Juste avant la bataille nos corps sont à l'arrêt
Il te faudra bien ça pour comprendre, pleurer
Ne veux pas absolument dire que je souffre.
84/365
On s'engouffrait dans la voiture, par le hublot
s'étalait déjà la promesse d'une pure
Echappée. Juste devant courait l'aventure
Et l'impression de filer au triple galop.
85/365
Écrire écrire écrire encore ou n'être rien
Obsession obsession tu ne me fais pas peur
Prendre des tours au fond n'être plus que vapeur
Remuer ciel et terre en gestes aériens.
86/365
Tu vas y arriver juste un pied devant l'autre
Après tout qu'est-ce donc ? Plus que deux cent soixante
Et dix huit inutiles strophes évanescentes
Mille cent douze vers à repousser la vautre.
87/365
Ces variations t'en souviens-tu chère inconnue ?
Nous entrebâillions nos Levi's à la Sergio
Pris dans de douloureux mouvements adagio
Sous la toile de Nîmes naissait la peau nue.
88/365
Peut-être à présent dois-je te rendre raison
Je n'aime rien que ton souvenir et c'est tout
Cette personne n'existe plus et surtout
Elle est morte depuis déjà quelques saisons .
89/365
Nos places établies en vaillants conquérants
Marbres et formicas comme champs de bataille
Avecques comme armures nos solides poitrails
Nous coucherons le solde des belligérants.
90/365
Houla le temps défile mais dans quel trou noir
Ai-je sombré encore au travers des travers
Serait-on samedi mais dans quel état j'erre
Je suis encore coincé dans le laboratoire.
91/365
Oh mon dingue Verlaine j'ai râté ton annif
Que c'est impardonnable c'était il y a deux jours
Aujourd'hui mon cher Paul c'est au tour de Gainsbourg
Partageons donc ensemble cet apéritif.
92/365
Qu'ils sont loin les dimanches où la nuque légère
Nous devisions du monde à demi dévêtus
Aujourd'hui la nuit guette nos regards battus
Nos vieux coeurs refroidis sont lourds comme des pierres.
93/365
Des affres tumultueuses dont ruissèlent émaux
Un fin peigne d'acier pour en lisser les vers
Une maille à l'endroit une maille à l'envers
Et la joie de tisser une toile de mots.
94/365
Enfin bref voilà quoi je voulais dire ainsi
Des choses sans grand but des trucs sans importance
Jeu de phrases succintes sans contenu précis
Quelques machins bidules chouette de circonstance.
95/365
Eh Sergio dis-moi tout comment ne point flancher
Sur le marbre glissant givré au black russian
The limit after class à la fine gentiane
Entends-tu ardemment cet appel du plancher?
96/365
Pour le cuir chevelu un poil de Sebiprox
Quelques amphétamines pour secouer le cortex
Pour trouver le sommeil quelques grains de Stilnox
Et pour masquer tout ça un paquet de kleenex ?
97/365
Trébuchants à la bouche mille paquets de mots
Je vous souhaite à chacun une douce nuitée
Et m'en vais donc quitter quelque peu agité
Cette longue journée dans l'effortissimo.
98/365
Détaché voilà en un mot ce doux état
Qui fait que glissent sur ma peau vos remontrances
je ne dois point être fait pour les déférences
Alors que me sied la persona non grata.
99/365
Voilà déjà cent jours que vous me subissez
Et ce n'est pas fini en piètre cascadeur
Je reviendrai demain jongler en impudeur
Dans votre quotidien doucement m'immiscer.
100/365
Ne pas occulter les os de cette existence
N'empêche en rien de savourer sa tendre chair
Grave-le donc en haut de ton fronton ma chère
Puisse donc en prendre ombrage ta belle jactance.
101/365
Encore une heure indue à maudire ce défi
Et pourtant il le faut ne pas lâcher l'affaire
Chaque jour au fourneau quel que soit l'adversaire
Honorer quatre vers qu'encor ce soir je fis.
102/365
J'ai longtemps oublié que j'avais carte blanche
Les rênes atrophiés par la sainte prudence
Il est temps de plein fouet d'entrer là dans la danse
D'entraîner en son pas les mots en avalanche.
103/365
Entends-tu par delà ces querelles insanes
L'appel de la vraie vie qui klaxonne au portail
Nuée de papillons au solide poitrail
HUrlent donc les loups et passe la caravane.
104/365
Un seul genou à terre toujours un seul genou
Rappelle-toi encore ceci à mon approche
Et même si je flanche même si décroche
Du phénix entêtant tu n'as qu'un avant-goût.
105/365
Faut-il ces chiens bâtards pour apprécier enfin
Le silence et les ganglions pour penser à
Penser déglutir en toute aisance on verra
Bien lorsqu'ils seront partis ces chers aigrefins .
106/365
Claps et clopes pour ce clip sans oublier les claques
Gare à faire gaffe au gaff garant de la bagarre
Et c'est sûr sans soucis ces subtils accessoires
Porteront au perron nos affolants fric-frac.
107/365
Qu'il est doux et diffus le sommeil ravisseur
Celui de la surprise qu'on a point vu venir
Les membres au repos du livreur de menhirs
Le baume inespéré chantre des guérisseurs.
108/365
Traverser la nuitée en mendiant de flanelle
Les manches retroussées devant le dur labeur
Creuser le fond du lit en ardant orpailleur
Y sasser le sommeil en trop fines lamelles.
109/365
La déglingue oui c'est la déglingue mon cher Fabrice
Le soleil qui martèle quelques cachets honteux
Les voitures au garage lustrés pour quels caprices
Sur la plage brûlante quelques suisses boiteux.
110/365
Pourquoi donc te mentir tu n'oublieras jamais
Le temps estompe un peu mais pas de guérison
Passagère accalmie et piètre rémission
Toujours ce long couloir aux manches élimées.
111/365
Ce soir j'attends l'orage avec sérénité
Face au ciel à plat dos détaché des affaires
Que craquellent les mâts et grincent les enfers
Lâcher prise n'est plus qu'une formalité.
112/365
Oui mon ami j'acquiesce, que la vie est dure
Ces routes empruntées à l'aveugle et sans fard
Ces doutes ces déroutes et ces coups de cafards
Mais vivement la suite de cette aventure !
113/365
Nous cracherons à la tête des gens des mots
Démodés un truc qui trotte voire un truc qui traque
Quelque chose qui claque comme un coup de matraque
Attaquerons leurs coffres morts au chalumeau.
114/365
Si au soir d'un bon mot il t'arrive de croire
Que la félicité t'a choisi, béotien
Reprends les Fleurs du mal ou bien les Saturniens
Puis tes cliques et des claques comme cri de victoire.
115/365
Les dieux sont contre nous mais je leur mets profond
Et désignerai seul le tomber de rideau
Est-il un plus grand choix car depuis le landau
On se confond parfois en poupée de chiffon.
116/365
Détaché oui voilà vraiment le maitre mot
Glissent comme l'eau sur les plumes d'un canard
Et bave de crapauds et pâles étendards
Ne comptez plus sur moi pour les flux lacrymaux.
117/365
Il y a des jours comme ça où rien n'est impossible
On est ivre de tout quel furieux appétit
Campé sur nos deux jambes on se sent invincible
On dira que ce jour n'en fera pas partie.
118/365
Encore un soir de plus lessivé par l'affront
Où je vais ardemment tenter le grand fantasme
Celui d'une nuit douce un cérébral orgasme
Où se décanterait la paix derrière mon front.
119/365
Au travers de toutes ces conquêtes interdites
M'apparut alors soudainement la lueur
Il n'appartenait qu'à moi d'écrire la suite
Qu'à moi le pouvoir de me transporter ailleurs.
120/365
Le doux parfum du risque le sens-tu dans ta bouche
Lui seul nous ressuscite coupant l'herbe aux pieds sûrs
Et la peur salvatrice qui fissurant l'armure
Nous délivre ses ors entre les escarmouches.
121/365
Nous userons nos guêtres à marcher sur le fil
Car il n'y a que ça pour se sentir vivant
La fièvre de la quête et ses sables mouvants
Vaincre n'existe pas sans le moindre péril.
122/365
Si je fume à l'image ce n'est qu'en représailles
Pour Les Bijoux de Charles qu'ils jetèrent aux orties
La gitane de Serge Lucky luke et sa paille
L'origine du monde et la pipe à Tati.
123/365
Quelques filets mignons recouverts de moutarde
Exhalant leur fumet chatouillés par les braises
Précèderont vaillants un lourd panier de fraises
Partager ces moments avec toi il me tarde.
124/365
Un soupçon de cyanure dans ta soupe du soir
Des tessons de bouteille pour descente de lit
Comme bouquet de roses racines de pissenlits
Et un joli crachat en guise d'au revoir.
125/365
Qu'on est bien sous nos draps quand s'allongent les flutes
Et qu'en nos intérieurs règne une sourde paix
En nos poitrines ouvertes s'apaise enfin la lutte
Et le sommeil nous prend dans ses rideaux épais.
126/365
Un jour peut-être je serai un homme à qui
la vie sourit, soucieux de météo, avide
De soleil, empileur de trimestres impavide
L'été mat à la plage l'hiver en téléski.
127/365
Des allo à la pelle qui résonnent en écho
Mais tu vois le Manitoba ne répond plus
S'enchainent les épisodes en nos vies dissolues
Attends-toi à l'éruption du Karamako.
128/365
Savoir prendre à revers les mots dits de l'histoire
Arrêter la cavale au temps d'une courte pause
Freiner de ses deux fers la grande balançoire
Ouvrir parfois les bras pour attraper les choses.
129/365
Que le grand cric me croque j'ai tenté sans succès
D'écrire ces quatre lignes il y a quelques heures
J'en veux pour preuve ultime cet écran allumeur
Qui dans la courte nuit n'a cessé de briller.
130/365
Devisons de visu en savants ethnologues
Ils sont là c'est ainsi aboyants aux paupières
Je voudrais juste un soir ma terrible écuyère
Que tu passes ta main en guise d'épilogue.
131/365
J'aurais voulu maman avoir encore dix ans
Que tu lisses tendrement derrière mon oreille
La mèche de cheveux rebelles qui sommeille
On ne devrait plus jamais mentir aux enfants.
132/365
Si le piano n'est plus qu'un meuble alors pars donc
Dans le matin brumeux prends du vin pour la route
Retrouve les saveurs et les humeurs du doute
Pour nous il faut le croire n'existe aucun pardon.
133/365
Entre nous il faut être limite dérangé
Pour s'infliger, têtu, entrave quotidienne
Je l'ai dit, je le fais, et qu'à cela ne tienne
Peu importe le but, et vive le trajet !
134/365
Y'a du crash dans les mix mais du bounce sur les tracks
Des gros clac mais des cloques j'entends déjà la clique
Pas aisé de biaiser sans en briser son axe
Taquiner en son max un climax en optique.
135/365
Exit les fixettes X de l'ex face au reflex
Le pentax rend surex tout acte hétérodoxe
Inexpressif aux frasques scéniques annexes
N'existe en ses pixels que souvenirs de luxe.
136/365
Casser nos propres codes est la prochaine étape
Rompre avec le passé sa chère soeur cadette
Tatônner s'il le faut un peu à l'aveuglette
En slalomant peinard entre les chausse-trapes.
137/365
Pour toi je garderai dans les yeux la lueur
Que les prudents tentèrent en vain de m'arracher
Ils auront beau siffler la fin de la récré
Nous serons déjà loin des sûrs et des moqueurs.
138/365
Le vois-tu le beau steak large comme une sole
Qui remplira demain mon estomac impie
Pas plus de flotte au front que dans nos jolies fioles
Pas une inquisition dans nos purs vendredis.
139/365
Il y a des jours comme ça où dans notre sillage
On charrie des monceaux de boue et de passé
Tous est trop lourd en nous les épaules tassées
On cherche sans succès les erreurs d'aiguillage.
140/365
Hé, monsieur Tambourin, tu peux rentrer chez toi
L'heure est il ne semble plus au coup de bluff
Le risque est un poussin qu'on étouffe en son oeuf
Si tu veux la porter je te laisse la croix.
141/365
Fulbert, pour demain s'il vous plaît il me faudrait
Une once de courage mettez m'en deux kilos
Trois paquets de gauloises et un poil de culot
Deux grammes de folie prompts à me délivrer.
142/365
"What is the story Mister Fischer?" Mon histoire.
Et mon histoire m'appartient, que tous ces laquais
Qui caressent leurs chiens domestiques, leurs roquets
Finissent un soir en communion à l'abattoir.
143/365
Ce que tu ne peux dire aura ta peau un jour
Alors parle hurle et crache quel que soit le vecteur
Qu'importe donc le prix la peur les détracteurs
Inverse donc le cours de ce compte à rebours.
144/365
Je vais droit dans le mur mais les yeux grands ouverts
Être conscient de tout est l'unique propos
Personne je le sais bien n'agite son chapeau
Quoi de plus beau qu'aimer contre tous les revers ?
145/365
Malgré les tremblements et les suffocations
Je suis encore vivant et debout devant toi
Quoi qu'on puisse en penser il faut compter sur moi
N'étant pas encore prêt pour les génuflexions.
146/365
Il faut que la nuit vienne à moi la nuit vaillante
Celle qui panse à vif nos douleurs mordicus
Happé par le sommeil en position foetus
J'accéderai enfin aux portes insouciantes.
147/365
The story Mr Fischer, only the story
Je n'aime pas le poisson et cette histoire est mienne
Elle restera cloitrée dans l'ombre des persiennes
Inutile de sonder ces quelques manuscrits.
148/365
Parce qu'il y a dans ton oeil cette sombre pépite
Et qu'un peu de mon sang irrigue tes canaux
Tout en toi me fascine et ton ourson crado
Retrouve son doux beige en ton fief émérite.
149/365
Ce que je fais dans la vie ? J'attrape des mouches
Et entre deux assauts mon journalier quatrain
Ne serait-ce pas là un fabuleux train-train
La six centième ligne et allez je me couche.
150/365
J'ai laissé une lettre sur le banc dans l'entrée
Ou bien sur le piano je ne sais plus vraiment
Tu trouveras dedans quelques banalités
Minces espoirs déçus et mes renoncements.
151/365
J'aurais voulu être nécessaire à ta vie
L'absence ressentie comme un membre amputé
Le jour de ce départ tu me verras boiter
Droite au fond de tes bottes là sur le parvis.
152/365
Au-dessus du cigare vos désirs de soleil
Ou la dent du petit cachée sous l'oreiller
Tant de natures mortes qu'il faudrait envier
Epargnez donc un peu nos yeux et nos oreilles.
153/365
L'empathie l'empathie voilà ce qui me perd
Et l'ombre d'un instant sonder nos corps blottis
Ne pourrais-je troquer mon coeur contre une pierre
Une nuit seulement décréter l'amnistie.
154/365
Passer in extremis entre les gouttes d'eau
Se glisser sous les draps comme un miraculé
Serrer entre ses bras l'oeuvre dissimulée
Se dire qu'on est vernis et tirer le rideau.
155/365
Quelquefois las de tout la rage du combat
S'évanouit peu à peu on reste moribond
On baisse un peu les bras et se dit à quoi bon
Je vous conseille alors la lecture de Biba.
156/365
Poivre et sel à foison joncheront le parquet
Entre tes mains expertes j'oublierai tout poids
Le regard éperdu entre ces deux siamois
Je bénirai enfin tes doux doigts appliqués.
157/365
Oui mon cher Romano nous sommes du hasard
ça défrise ou déplait ou angoisse ou fascine
Ce que je vois en tout cas dans les officines
C'est que nombre s'échinent à compter des histoires.
158/365
Puisqu'il parait qu'on s'habitue à tout alors
Je n'ai plus rien à craindre et plus peur d'avoir peur
Ou bien ces quelques fourbes quelques fieffés menteurs
Rient sous cape derrière leurs frasques tricolores.
159/365
Il faut vivre dangereusement il le faut
Pour sentir là vivant le torrent dans nos veines
Et si cela ne retardera pas la faux
Nous la toiserons délestés du poids des chaînes.
160/365
Eh mon pote, tu le sens ce caillou dans le ventre ?
Alors tu es bel et bien vivant prêt à tout
Mille lieux à explorer dont tu es le chantre
Besoin de trois fois rien et le feu est partout.
161/365
Quel architecte à claques aux chaussures pointues
La mèche dans le vent décrochera hautain
De ma main fatiguée le luxueux témoin
Je te laisse le soin de dresser la statue.
162/365
La réussite n'est pas une preuve de liberté
L'échec oui alors remettons sur l'établi
Qu'importent les rumeurs qu'importent les conflits
Suivre dur le chemin vers la félicité.
163/365
Je me suis de plein gré accroché ce boulet
Au pied ce vain défi ce contraignant devoir
Dont l'escarpé sentier s'allonge au fil des soirs
Pas de répit possible aucun coup de sifflet.
164/365
Les faiblesses et les peurs que sur ces saintes plages
Vous semblez nier sont bien au frais aux aguets
Et attendent nos renoncements les plus sages
Afin de reprendre place en masse au taquet.
165/365
Tout s'est déroulé comme je l'avais annoncé
Au lieu d'essayer d'écrire ces foutues chansons
Je le dis et le redis quitte à ressasser
Je ferais mieux de me mettre à la prédiction.
166/365
Just le flip du bad flip et la peur d'avoir peur
Comme un truc qui ramone et ramène à la mère
Et amène à ramer dans un vieux trip amer
Raptus dévastateur du bulbe kidnappeur.
167/365
Quid des épreuves qui m'attendent je n'en sais rien
Les plus ardues sont-elles derrière ou bien devant
Je voudrais le silence enfin et puis le vent
Quelque chose de léger et d'un brin aérien.
168/365
Oui je suis en retard et alors tu sais quoi
Moi seul fixe le pas et la hauteur du saut
Si j'ai été bien lâche et encore assez sot
Chaque jour me libère d'une partie de ce poids.
169/365
Eh Michel qu'est-ce tu fous tu vois pas qu'on t'attend
Le climat est morose manquent tant tes saillies
Par la vulgarité on se sent assailli
Reste toujours amère cette fin de printemps.
170/365
Si tu prétends m'aimer alors prends-moi entier
Avec mes peurs mes doutes et mes coups de calcaire
Ce sera tout ou rien qui sait la belle affaire
L'amour crois-moi ne se donne pas à moitié.
171/365
Narguant la faux fumons à grandes enjambées
Que les ronds concentriques atteignent le plafond
Ce soir nous contemplons valser les carafons
Derrière nos noires chemises nos deux torses bombés.
172/365
Vivre comme un infirme ou tel un immortel
Ce n'est pas mon crédo je laisse à plus offrant
Quand la corde ne sera qu'une maigre ficelle
Je brûlerai serein les derniers carburants.
173/365
Eh Sergio rue Verneuil comment est l'air du temps
Et le bloody mary au bar du Raphaël
Mes vieux démons obscurs provoqués en duel
Je rejoins dans deux jours ta tanière d'astrakan.
174/365
Nous voilà donc tous deux maintenant face à face
Enfin il était temps loin des échappatoires
Moi et moi front à front blanc des yeux dans la glace
Ne point se défiler devant l'obligatoire.
175/365
Ne pas lâcher l'affaire ce n'est qu'un premier pas
Alors tu vois petit tu peux marcher tout seul
Demain tu iras voir de Monet Les Tilleuls
Lâche prise et Paris te prendra dans ses bras.
176/365
Les synapses au repos le Gevrey-Chambertin
Ayant fait son affaire des craintes somatiques
Il reste au fond du ventre un attrait magnétique
Pour cette parenthèse en métropolitain.
177/365
Avaler du bitume recracher des insectes
Traverser sans vergogne les départements
Il y a une chose pour chaque moment
Pour chaque sentiment de différents affects.
178/365
Il y a des soirs comme ça où je n'ai rien à dire
Par une pirouette aux abois je m'en sors
Nous verrons bien demain ce qu'offre alors le sort
Quelques douces surprises il me plait à prédire.
179/365
Je ne sais pas j'hésite la hache ou bien le feu
Le feu c'est très joli mais la hache défoule
Nous verrons au matin et si le bateau coule
Je m'en irai serein voguer sous d'autres cieux.
180/365
L'amour tu en sais quoi et ces mots dans ta bouche
Sonnent comme le piano celui au cadre en bois
Qui ne supportait rien ni le chaud ni le froid
Garde ces mots pour toi je vais prendre une douche.
181/365
Prenez-moi dans vos mains et aussi dans vos bouches
Ah que je vous maudis tendres calculatrices
Souhaiter loin de vos langues siestes réparatrices
Et sombrer à nouveau esclave sur vos couches.
182/365
Et voilà la moitié du chemin parcouru
Sept-cent trente vers à la fin de celui-ci
Certains un peu râtés d'autres mieux réussis
Et je vous remercie tous pour vos soutiens drus.
183/365
Et l'ombre d'un instant poser ma tête ici
Plus rien qui frappe au front non plus rien qui martèle
Le calme obtus mais franc du fond de la chapelle
Et tes mains sur mon font chassent tous les soucis.
184/365
Oui je suis bien vivant tu peux dormir ma belle
Pas trop le genre de type qui lâche l'affaire
Pour te choyer je ferai ce qu'il faudra faire
Dis-moi encore ces mots qui me rendent immortel.
185/365
Le quatrain de secours au soirs de lassitude
Ces jours où simplement s'effiloche l'envie
La peur de s'insérer en quelques habitudes
Juste laisser courir où elle voudra la vie.
186/365
Apprends-moi donc à rire à aimer le soleil
Marcher dans le jardin les pieds nus en été
Donne-moi donc le goût des grasses matinées
Qu'à partir de ce jour je ne sois plus pareil.
187/365
Nous avons eu des jours plus ou moins téméraires
Furent ceux la rage au ventre où combattant nos peurs
Nous avions affronté nos humeurs bipolaires
Aujourd'hui la carrière apaisa nos vapeurs.
188/365
Oui maman c'est bien ton mauvais gars qui arrive
Tambourine à la porte avec ses quelques forces
Encore debout vivant malgré les lourds divorces
Que passe en mes cheveux ta main locomotive.
189/365
Lorsque retentiront les sirènes du Trouble
Nous serons juste deux à lutter de concert
Et sonner l'abordage en valeureux corsaires
Tenter d'apprivoiser au mieux les croches doubles.
190/365
Que j'aime aimer l'idée fugace et utopique
D'une qui trouverait en mes mains et mes yeux
Un refuge idéal comme un cessez-le-feu
Voyant en moi parmi les hommes un homme unique.
191/365
Comme un second souffle qui me colle à la peau
Ne pas lâcher l'affaire tenir la dragée haute
Et dans l'adversité un sacré antidote
Campé sur mes deux jambes renaitre à nouveau.
192/365
Finalement la joie dis en quoi ça consiste
Quelques instants magiques adroitement chipés
Au bout du vieux comptoir un accordéoniste
Et la tête coupée de Jean-François Coppé.
193/365
Il y aura des jours sombres mais est-il d'autre choix ?
Oui je m'en vais encore et la mélancolie
Qui m'accompagne ainsi jusqu'au creux de mon lit
Périra aux abords de ton fervent minois.
194/365
Oui nous resterons donc à l'instar de tonton
Georges, pieds et poings liés au dit lit douillet
Loin de nous artifices et lourds hymnes niais
Laissons le pas martial aux serviles moutons.
195/365
Mettre un pied devant l'autre et tâter à tatons
Progresser vers le nord ainsi mètre après mètre
Et petit à petit voir enfin apparaitre
Les effets bénéfiques de nos abnégations.
196/365
Je crains la diffamation point les quolibets
Peuvent vos langues folles se délier à foison
Qui parle dans mon dos s'adresse à mon sillon
Je vous toiserai brut à l'heure du gibet.
197/365
Bien moins fragile en fait qu'il n'y paraît vraiment
J'encaisse claques et chocs coups de crosses et de crics
Je me suis cru longtemps l'anormal de la clique
Alors que c'est un tic bien juste différent.
198/365
Ces quelques vêtements mêlés de mèches d'or
Un inspecteur têtu qui prend en main l'affaire
Une clairière ardente aux ombres familières
M'accompagnent ce soir alors que je m'endors.
199/365
J'ai dans la poche avant vingt-deux euros trente
Une jauge en réserve et douze cigarettes
Trois ou quatre trimestres pour ma maigre retraite
Et huit cents vers ce soir comme unique mendiante.
200/365
Quelle jolie faculté celle de tourner la page
Je vous envie chéries lorsque de vous bientôt
Ne reste qu'une nuque comme alter égo
Et l'idée d'un parfum en guise de bavardage.
201/365
Nous avions bétonné nos émotions majeures
Afin que le contrôle en nos pattes expertes
Subsiste et ne nous mène jamais à notre perte
Négligeant seulement nos sursauts ravageurs.
202/365
Il y a des soirs comme ça où je n'ai pas envie
Une feinte à l'ancienne sauve ce quatrain-là
Je remets dès demain l'ouvrage à l'établi
Il y a des soirs comme ça où l'on se sent bien las.
203/365
Que résonne le kick sur le dancefloor haut teint.
Et soupe dans ta tête avec les confettis
De l'histoire restera finalement plus rien
Du minus rasibus du vraiment tout petit.
204/365
Un brin de bronze osé au cul de la remorque
Et trente cinq bougies qui fument et nous rappellent
Que se consument ainsi comme maigres ficelles
Nos vies bien assumées en ces sauvages barques.
205/365
La balafre intérieure vive sèche et brutale
Comme un poumon ôté une jambe amputée
Je te voudrais tant là sur tes charmes chuter
Et glisser vers le somme en ta beauté fatale.
206/365
Il te faudra du temps pour oublier tout ça
Si tant est qu'on finira par les oublier
En attendant des croix sur le calendrier
Du vin de l'amitié pour travail de forçat.
207/365
Et je cours et me lance vers je ne sais trop quoi
Peu importe le but seul compte le chemin
Me détacher enfin de ce satané poids
Savoir ouvrir les bras pour mieux tendre les mains.
208/365
Je souris si je veux ou bien éructe et crache
Caresses et coups de poings se partagent l'affiche
Pas de foin pas de plans pas de vent pas de triche
Une jour le baisemain le lendemain la hache.
209/365
Il est temps d'aligner grandeur et décadence
Que danse dans nos yeux les bougies du plaisir
Saisir chaque seconde et baigner à loisir
Dans l'onde du désir de la prime abondance.
210/365
Il y aura un petit mot pour chacun de vous
Parfois vraiment petit ou quelques hémistiches
Restera ma peau morte mon passage en vos fiches
Que je vous aime tant mes amis plus que tout.
211/365
Ce boulet que moi-même je m'accroche à la patte
Chaque soir triturer ma cervelle élastique
Comme une compulsion tel un toc comme un tic
Et compter sur ces doigts en certain névropathe.
212/365
Nous entrerons dans la carrière la rage au front
Les yeux plein d'images de cette folle épopée
Ménageant notre soif de revanche nous poserons
Au sol nos mots comme des armes reposent en paix.
213/365
Oui je suis ce gardien du plus beau des musées
Aux portes grandes ouvertes jusque tard dans la nuit
Jamais je ne m'endors même ne m'assoupis
Et je reste à guetter à ses pieds, médusé.
214/365
Je t'attendrai là seul debout sur le perron
Quelques jours quelques mois voire quelques années
Transi mais seulement à demi condamné
Le tigre de papier se mue parfois en lion.
215/365
Hep toi qui veux toujours fièrement être ailleurs
Qu'essaies-tu donc de fuir ne serait-ce pas la mort
Ou bien je crains le pire ne serait-ce pas d'abord
Seulement de toi-même que tu aurais peur ?
216/365
Il y aura des jours sombres d'autres de porcelaine
Parfois baissant les bras nous maudirons la route
Qui nous fit nous croiser mais là entends écoute
Le doux murmure qui gonfle et irrigue nos veines.
217/365
Cela se passe toujours comme je l'avais écrit
Le gens sont prévisibles presque mathématiques
Je cherche la déraille la dérive empirique
Où sont les grains de sables en cette horlogerie ?
218/365
Ah les sombres dimanches loin de tous les pilotes
Automates et autres sauvetages à l'article
De la chute je voudrais tant éreinter le cycle
Et nous blottir au bord du fleuve côte à côte.
219/365
Eh Sergio pas long feu qu'ils disaient non tu piges ?
Eux qui malgré leur bons offices aux cent arrêts
N'ont vraiment point embrassé leurs soixante piges
Quel panache quel soufflet quel joli pied de nez.
220/365
Les puissances hostiles avançaient à grand bruit
Nos frondes aux élastiques élimés au cordeau
Retenaient grand leur souffle tant notre eldorado
Etait le plus sucré le plus gorgé des fruits.
221/365
Quittant au débotté ma tanière de gruyère
Un parfum d'amertume envahit l'habitacle
J'en conviens, il est vrai, je n'étais pas très fier
J'attendais impassible qu'opère le miracle.
222/365
Derrière les fronts plissés et les vers policés
Subsistent encore vaillants quelques irréductibles
Qui pensent que chanter sexe est encore possible
Qu'importe sur leurs ondes ne jamais trépasser.
223/365
J'ai bien compté les bocks mais vu aucun tilleul
Point trop de limonade n'a coulé à flot
Ces quelques escapades tout autour des ilots
M'ont fait au point du soir me sentir bien moins seul.
224/365
Que j'aurai avalé de sacrés kilomètres
Et des nuits sans sommeil à tenter de survivre
Cavaler de plus belle pour essayer de suivre
Et pire j'en suis ravi je dois le reconnaitre.
225/365
Lorsqu'auront résonné nos dernières cartouches
Et que sous la mitraille il eut été plus sage
De sortir mains en l'air nous prendrons l'abordage
En crachant des mots fiers de ceux-là qui font mouche.
226/365
Malgré la canicule qui assomme la plaine
Ce grand lit ridicule froid comme la banquise
Etend ses jambes et moi cherchant les tiennes exquises
Prie pour que par magie dans l'instant tu reviennes.
227/365
C'est comme une lame de scie interminable
Certains soirs aux abois la terre grince en fusion
Et d'autres les envies naissent à profusion
Je suis heureux de vivre c'est inimaginable.
228/365
Quand tout se calme enfin que l'orage s'apaise
On pourrait croire alors à une vie sereine
Dont on tiendrait le mors dirigerait les rênes
C'est bien sûr toujours là que s'attisent les braises.
229/365
Nous étions seuls à lire en lettres capitales
Observateurs osés de nos moindres aveux
Et au travers des mots cette évidence axiale
Manigance aussi simple qu'un et un font deux.
230/365
Idée fixe il en est comme aucune pareille
En gravant ces lettrines les côtes en marteau
J'appareille en secret vers tes monts et merveilles
Et prie pour que l'aube se lève un peu plus tôt.
231/365
Tapie dans l'ombre elle dort comme une enfant fragile
A la bouche son pouce et son lapin crado
Il était donc bien là ce tendre eldorado
Maintenant il est temps de transcender l'idyllE.
232/365
Ils font plus de deux mètres et je ne vois qu'eux deux
A Orly décidé tu ne me verras point
Il peuvent bien en rire ou crier dans leur coin
Comprenne qui voudra qui pourra ou qui peut.
233/365
Qu'il est doux en fait le prix de la liberté
Et le buisson de ronces que l'on s'imagine
N'est finalement plus qu'un bouquet de ouatine
Et se révèle au grand jour dans l'adversité.
234/365
Le sombre un peu derrière et le soleil levant
Quelques bleus papillons volètent en ma poitrine
Parenthèse enchantée parenthèse divine
Sans plus se retourner regarder loin devant.
235/365
Nous en sommes là. Le reste du monde et moi.
Sans alternative. Sauter en route en dérive
Rejoindre l'autre bord plonger vers l'autre rive
Et garder là pour soi le tout dernier émoi.
236/365
Des Gaga pour gogos en attrape-nigauds
Quelques grossiers rupins qui tapent dans le cuir
Arrêtez donc la terre que l'on puisse s'enfuir
Et ne laisser derrière qu'un vulgaire mégot.
237/365
En oubliant les sacs j'ai conjuré le sort
Rodez donc années vertes, il m'en coute, qu'importe !
Que demain te ramène à frapper à ma porte
La verrons-nous toquer semeuse aux boucles d'or ?
238/365
De la branche de laquelle je suis souvent assis
Au travers de ces vers quelquefois vers moulus
Loin des allocutions et loin du superflu
Je voulais simplement à tous vous dire merci.
239/365
J'ai tant mangé et bu, flâné, oh que j'ai ri !
Reçu tout votre amour comme une friandise
Gloire au-delà des nues et de nos entrelises
Gloire à vous tous amis et gloire aux Tanari !
240/365
Nous étions bien, lovés en ces tendres alcoves
Le temps en équilibre la trotteuse à l'arrêt
Reviens donc me hanter en mon doux cabaret
Je veux que tu me prennes je veux que tu me sauves.
241/365
Sortir la main le bras du terrible engrenache
Et les merles aux aguets de la mauvaise augure
Repousser là au loin les mauvaises figures
A ligoter aux pieux sans la moindre relâche .
242/365
Qu'importe les embûches les bâtons dans les roues
Pour me faire taire la gueule me faire bouffer la dune
Il me faudra bien plus dans la poire de prunes
Je serai là transi au prochain rendez-vous.
243/365
Humilié éreinté fatigué piétiné
On en regretterait presque d'être venu
Presque d'avoir tenu presque enfin d'être né
Je reviendrai demain mettre les comptes à nu.
244/365
C'est donc ça qu'il fallait la course et les distances
Kilomètres avalés comme des spaghettis
Et pour un tour de piste c'est alors reparti
Laissons-nous téléguider par nos appétences.
245/365
Tant que claqueront sec élastiques et bretelles
Restera loin de nous le lourd travail du temps
Viens là traître fumier viens par là je t'attends
Je serai sur mes gardes tu ne l'auras pas elle !
246/365
Les heures filent en secret et nous voici au jour
Et moi bien en retard pour mon futile écrit
Certains jours il est vrai ça frôle l'escroquerie
Je vous dis à ce soir et file faire un tour.
247/365
J'ai les commandes en main le pied à l'étrier
Reste à fixer le cap choisir la direction
Ménager la monture et les génuflexions
A la fois cavalier mais aussi destrier.
248/365
Oui ma soeur ton frère est bel et bien de retour
Le pas un peu plus sûr le regard mois hagard
J'arrive par le train de onze heures moins le quart
Viens me chercher prends-moi dans tes bras de velours.
249/365
Bardés d'adrénaline juste la camisole
Retiendra nos ardeurs quand la maître ferveur
Pointera haut le coeur nos piètres banderoles
Nous serons là hâbleurs nous serons là vainqueurs.
250/365
Oh cette jolie bouche toujours un attentat
Un appel au scandale un éclair dans la nuit
Satin irresistible qui sitôt me tenta
Pureté d'opaline et parfum de biscuit.
251/365
Allongée là plus aucun souci ne l'agite
Elle dort sereinement le souffle régulier
Et moi à ses genoux les pieds et poings liés
J'affectionne mon sort en languissant la suite.
252/365
Au loin la sono hurle des poncifs vulgaires
On oublie juste d'être et l'on n'est plus personne
Même les morceaux d'orange tournent en rond dans leurs verres
Ne pas se retourner couper son téléphone.
253/365
Du long dimanche Iceberg on se tire le portrait
Là sur l'épaule nord une petite aux boucles d'or
Et l'épaule sud une grande solitude aux aguets
Mais chut, fermons les yeux, la voilà qui s'endort.
254/365
Dans l'expropriation tout est affaire de tact
Souvenirs entassés comme des cadavres exquis
Qu'on se le dise bien rien n'est jamais acquis
Alors payons le prix et coupons le contact.
255/365
De leurs prédications et autres homélies
Nous ne tiendrons rigueur rirons en communion
Leurs crânes bien remplis en parfait trait d'union
Nous servirons de coupes pour vin de messe impie.
256/365
Jamais tué de chat encore moins écorché
Pour l'instant je suis calme docile et poli
Mais encore quelques litres de mélancolie
De quoi mon sale esprit peut-il donc accoucher ?
257/365
Le bus arrive enfin vide comme mon ventre
Qu'il me transporte loin qu'il me transporte ailleurs
M'aspire en tourbillon m'accompagne en son antre
Moi le craintif dernier des derniers voyageurs.
258/365
Paco sort de la cave quelques cigares cubains
On envie ceux qui aiment et savent apprécier
Pour un peu tenteraient barreaux de chaise sciés
Pour les autres dansent robes de quilles de vin.
259/365
La planète est en feu et je bats en retraite
Loin du monde je coule quelques instants précieux
Insoucieux de la marche et de la course abstraite
J'aspire à l'avenir des plus silencieux.
260/365
Eh Sergio mon ami cela fait si longtemps
Bien souvent le dimanche au milieu des volutes
Quand s'apaisent les corps et s'allongent les flûtes
Je te vois apparaitre comme au bon vieux temps.
261/365
Et si nous décidions de façon arbitraire
De passer illico du dimanche au mardi
D'inverser le sens de rotation de la terre
De prendre sans vergogne tous les sens interdits ?
262/365
Au-delà de ces mots que je peux formuler
Il existe un pays au creux de ma poitrine
Où fourmillent en secret des ardeurs sous-marines
Et d'où l'on voit parfois papillons s'envoler.
263/365
J'ai tant usé mes yeux sur ses jeux interdits
Bu d'un flot ses paroles miré danser sa bouche
Tant guetté son sommeil en fusil sur sa couche
Que diable mon quatrain nous sommes ainsi jeudi !
264/365
Si haut qu'on soit perché on est jamais au faîte
Et quand le jour viendra du sens dessus dessous
Lorsqu'à la pyramide nous tordrons le cou
Nous verrons bien alors qui s'en moque et sans tête.
265/365
J'ai vu des roues à aube une tête de zèbre
Des voitures criardes ont frôlé mes chevilles
Et puis tu m'as guidé tout est rentré dans l'ordre
Je prendrai chocolat et tu prendras vanille.
266/365
Ma mère c'est le retour de ton fils en ses terres
Tes doigts peuvent cesser de mitrailler l'espace
Traite-moi de bâtard, salaud, de fin de race
Mais apaise mon âme comme tu sais bien le faire.
267/365
Qu'ils sont longs les dimanches où les os trop humides
Nous divaguons sévères d'un refuge à un autre
Et va que dans l'oubli peu à peu l'on se vautre
Nos corps tant espacés pénétrés par le vide.
268/365
Dans ma poitrine un trou large comme une lande
Un oreiller clinquant trône dans ma valise
Mais dans quel lit ce soir s'étendra la banquise
Et où est donc le bout de cette nuit truande ?
269/365
Le loup retourne au bois comme un triste toutou
Des effluves d'hier hors de la cafetière
Enfiler tout de go ses habits de lumière
Et revenir plus fort comme on revient de tout.
270/365
Et l'on resserre les rangs on va à l'essentiel
Quelques mètres carrés en guise de palais
Mais qui donc mieux que nous jeunes écervelés
Au dessus de ce lit un petit arc-en-ciel.
271/365
L'été s'étire encore s'entrechoquent les vins
La tenancière arbore un sourire ravageur
Nous le nez dans nos verres prenons des airs songeurs
Sirotant en terrasse du doux Zinzolin.
272/365
Bonjour bonjour la vie mais quel trouble réveil
Où étais-je avant l'or de ces mèches rebelles
Que tu sèmes à foison sur les tissus ma belle
Comme pluie d'orpailleur et du mont des merveilles.
273/365
Entre place des Corps Saints et divan japonais
Ô brother, j'ai erré, les dimanches insomniaques
Traquent mon soleil noir, il y a ces wagonnets
Qui d'un air animal vers la Geisha m'embarquent.
274/365
Voilà ce qu'il fallait pour vaincre les dimanches
Des papillons magiques en poitrine à foison
Il est là l'antidote le fol contrepoison
Et crouler sous leur vol comme sous une avalanche.
275/365
Comme une grande gueule la vie m'avale à sec
Pensant pusillanime mon esprit perturbé
Mais je vais t'en donner moi du torse bombé
Du vif du pied de nez et des prises de bec.
276/365
Je n'ai pas le beau rôle mais pas non plus le pire
Essayant de survivre à la petite semaine
Pour l'instant je m'agite me blesse mais me démène
Qui a la prétention de lire en l'avenir ?
277/365
Nous avons eu nos heures et espaces divins
Accroché dans nos spasmes quelques tables de nuit
Fait sauter les boutons de nos âmes et depuis
Nous recherchons ceci dans ces fiasques de vin.
278/365
Je voudrais juste un soir m'allonger sur le dos
Fermer les yeux serein ne plus penser à rien
Les membres apaisés les muscles au repos
Rencontrer un instant le calme magicien.
279/365
Laissons leurs langues folles persifler à foison
Faisons fi des railleurs et contre toute attente
Arrachons le meilleur de notre condition
Consommons à loisir notre subtile entente.
280/365
Moi l'homme aux mille peurs et aux tocs et aux vices
Je suis toujours debout qui sait plus que jamais
Quelquefois il est vrai je l'admets je dévisse
Toujours à tes genoux avant le doux sommet.
281/365
Il a glissé crié fendu en deux nos os
S'est glissé insidieux là dans chaque interstice
Mais nous sommes restés droits comme la justice
Il peut souffler encore nous tiendrons nos chapeaux.
282/365
En creusant dans la cave j'ai croisé nos défunts
Certains aux yeux de biches d'autres masqués de loups
Retrouvé des calendes grecques des parfums
Puis j'ai fui les fantômes portant ces nimbes au clou.
283/365
Il est vrai j'en conviens je fais des trucs bizarres
Hier j'ai même usé d'un stick à boule for men
Récité des dialogues de vieux films à cigares
Conduit une fictive caisse américaine.
284/365
L'entends-tu s'engouffrer entre les deux vantaux
L'aquilon singulier qui refroidit les chairs
Il peut bien sinuer sans vergogne ma chère
Je suis là sur le pont sans plier de sitôt.
285/365
Contre vents et marées je serai le refuge
Où tu pourras lascive égrener tes pensées
Blottis-toi donc ainsi contre le doux pilier
Laisse-moi arrêter le temps et le déluge.
286/365
La vie vous va si bien pareille aux fruits vermeils
Que vous croquez rieuse sans vous soucier du temps
J'en eus fait de la sorte si j'avais vingt ans
Hélas c'est vers le double que mon corps appareille.
287/365
J'ai eu beau à l'arrache piocher quelques mots chouettes
Arracher au sabot nombre de termes indus
Je dois bien l'avouer je suis là bien perdu
Et m'en sors bien veinard par une pirouette.
288/365
Réfugions-nous au chaud au fond de la cabane
Et narguons le dimanche à coup de cabrioles
Accordons-nous le temps du temps des fièvres folles
Laissons venir à nous l'amante paix des crânes.
289/365
Et le tout pour le tout en parieur patenté
Miser son dernier or sur l'or de ses cheveux
Au crapaud transformé ne formuler qu'un voeu
Tout risquer tout braver tout oser tout tenter.
290/365
Têtu buté borné voilà ce que l'on m'offre
En guise d'attributs et pourtant ces joyaux
Je devrais les planquer précieux au fond d'un coffre
A gober des couleuvres on avale le noyau.
291/365
Au galop ma poupée les cheveux dans le vent
Toi la tendre chétive laisse-les donc bêcher
Tu rends le double six du haut de tes huit ans
Ne peuvent point comprendre sur leurs dogmes perchés.
292/365
Des loups oui nous étions des loups la rage au dents
Je n'ai pas oublié et il s'en faut de peu
Pour que renaisse au fond des entrailles le feu
Et que nous hurlions fiers nos couteaux dans le vent.
293/365
Les bandes défilent et je n'ai plus peur de rien
J'ai la main de césar là au creux des paupières
Relégué aux calendes les regrets d'hier
Je suis presque liquide limite aérien.
294/365
Eh Sergio entends-tu mon cri à la rescousse
Les affres des quatrains doivent te faire pouffer
Sur la brune à volants tirer larges bouffées
Néanmoins merci bien pour ce cher coup de pouce.
295/365
Ce col est majestueux mais raide comme une trique
Vois-tu le trois centième pointer à l'horizon ?
Entrevoir le ciel bleu du fond de la prison
Rend l'azur bien plus pur et transperce la brique.
296/365
Si bien planqué au chaud du haut de la mansarde
Je regarde ici-bas s'agiter les fourmis
Résister ça et là aux trapus tsunamis
Courir avec entrain les pieds lardés d'échardes.
297/365
On se crie des horreurs on se crache au visage
On s'envoie de travers quelques portemanteaux
Aucun ne nous atteint on redevient plus sage
Il est tard remettons les revers à tantôt.
298/365
On se tort on se ruine on se met sur le toit
Ces quatre lignes absurdes balayées d'un mépris
De plus aucune chose on ne connait le prix
Et l'on hurle à la vie comme un triste putois !
299/365
Le trois centième essai ondule vers le couchant
Pendant ce temps Paul Siegelman prend l'avion
A trente-trois mille pieds c'est le bon horizon
Viens ma petite anglaise prenons la clef des champs.
300/365
Il arrive parfois qu'on me pense têtu
Lorsque cherchant le nord je m'enfonce en futaie
Cisaillant les feuillets hors des sentiers battus
Je serai qui je suis non celui que j'étais.
301/365
Ruer dans les brancards à tous les coins de rue
Et les fers en avant mener tambour battant
Dans de serrés virages sa vie comme on l'entend
A la moindre occasion mettre avant la charrue.
302/365
Qu'importe les trapèzes en ébène massif
La puta resaca qui voudrait commander
Les talbins en exil et les larges récifs
A nous le cap fixé à nous de décider.
303/365
Les green back fiers au vent de la fureur de vivre
Et nous soudés comme des parois de coffre-fort
Prêts à mêler au mot jusqu'au sang les efforts
Vriller nos étriers jusqu'à en être ivre.
304/365
Alors la vie c'est quoi finalement ma belle
Quelques grammes d'amours dipersés çà et là
En attendant ces temps des occupations telles
De des kilos d'attente en pots de Nutella.
305/365
On se croit roc on est que terre et glaise au fond
A tenter des sommets ridicules à saisir
Nos quelques pirouettes en projets d'avenir
Et nos masques tendus de plafonds à siphons.
306/365
Le vent peut bien souffler à déchirer les toiles
Faire grincer les haubans et menacer le foc
Nous restons accroché à la corne d'auroch
Alternant lits de paille et nos suites royales.
307/365
J'en étais las du monde il me fallait connaitre
Ailleurs un autre tout, un tout nouvel esprit
Et comme le phénix reparaître à tout prix
Soudain ma main tu pris et tu fis tout renaitre.
308/365
Je veux être désir et rien plus que ce mot
Toute lutte ainsi vaine contre cette attraction
Qu'elle te lance te ronge ruine tes convictions
Transpercer nos parois légères au chalumeau.
309/365
En quoi cela consiste alors as-tu trouvé
Comment donc emplir le vide entre cette poche
Dans laquelle tu flottais sans la moindre anicroche
Et ce lourd silence dans lequel tu vas crever ?
310/365
Mais comment donc trouver une idée chaque soir
Quel sorcier procédé remueur de teston
Ovule en ton esprit, où est la solution ?
Et bien tu vois souvent par cette échappatoire.
311/365
Et de ma main magique grappe de coquillettes
Parsemées de poignées de cubes de jambon
Ose me dire en face papa ce n'est pas bon
et je te répudie je te tranche la tête.
312/365
Giclent copeaux de frêne et de chêne rétifs
Tentant par rétorsion de m'emporter un doigt
Et pourtant malgré tout retrouveront le bois
Et les frettes polies mes moignons combatifs.
313/365
On est pas les meilleurs mais on est pas les pires
Et il n'existe point de domaines réservés
Si tu es attentif tu pourras observer
Que juste avec l'envie on peut tout faire jaillir.
314/365
Pour les beaux yeux de marilou il a vendu
Sa Remington certains diront direct le con
D'autres, tu m'étonnes ! Pour tes boucles d'or à fond
Je creuserais les flancs de la terre à mains nues.
315/365
On pourra m'arracher à toi me mettre en geôle
Aux fers à fond de cale à St Hélène au gnouf
Mon lit branlé sévère par quelconque pignouf
A bout de souffle encore je rejoindrai l'épaule.
316/365
Juste fermer les yeux respirer le parfum
Cette fragrance unique tendrement naturelle
De tes effluves d'or et te filer ma belle
S'accrocher à tes bas jusqu'au bout du chemin.
317/365
Avec cette paire de chaussures je me sens prêt
A traverser la vie les pieds au sec, gravir
Monts et embûches car les distances à parcourir
Ne me font vraiment plus peur la fleur au fleuret.
318/365
Supplier implorer n'est plus assez sévère
On a beau tout donner et se mettre à genoux
La pitié ne pénètre plus aucun coeur de pierre
Quelle drôle d'époque mes amis vivons-nous.
319/365
A la proue du navire cap au cieux j'ai compris
Que je devais au loin regarder droit devant
Qu'importe les remous à la poupe et les vents
Contraires garder ce cap et lui seul à tout prix.
320/365
Léger comme la brise à plat dos j'attends seul
Que je sablier fonde et donne à nos fusions
La subtile couleur de l'impossible union
Qui pourtant fait mentir les plus béantes gueules.
321/365
Des mots des mots des mots des mots toujours de mots
En perfusion qu'ils soient Rimbaud ou bien Lucien
Blier Jacquot encore Bertrand Romain Humeau
Léo Doyen Verlaine et ces autres vauriens.
322/365
La musique en sourdine qui tambourine au fond
Ta gueule en solo blême accrochée au miroir
Que tu le veuilles ou non ça y est il va falloir
Car rien ne disparait derrière le noir savon.
323/365
Du haut de la vigie je contemple radieux
Ce nouveau paysage qui fait de moi cet homme
Qui au mépris des psaumes croque fort dans la pomme
Dégustant les dimanches à présent liquoreux.
324/365
Tu chercheras mes traits dans chaque pis-aller
Dans tous les bouges infâmes et lieux de perdition
Que je pus fréquenter depuis la création
Mon visage défait par les flux avalés.
325/365
Je suivrai comme un chiot cette odeur de shampoing
Que tu laisses évanouir là-bas dans ton sillage
Au feu tout artifice au diable maquillage
Ton naturel sauvage comme fier coup de poing
326/365
Ils ont ou auront tout du moins fort le claironnent
Philistins accomplis fougueux décomplexés
Bien loin d'être épatés encore moins vexés
Ce qu'ils vous manque encore tenez on vous le donne !
327/365
Me revoilà vivant vainqueur des nuits sans lune
En cette courte trêve recouvre ton pilier
Qu'ils voudraient bien voir rompre mais qui juste plié
Leur tient la dragée haute jusqu'à la fosse commune.
328/365
J'ai pris les bons courants et des vents favorables
Me voici échappé filant vers le ruban
Laissant à quelques lieues quarantième rugissant
La vie est goût de miel c'est à peine croyable.
329/365
Nous pouvons admirer les mêmes envols d'oiseaux
Ressentir la douceur d'une main au creux d'un rein
Lire les mêmes mots d'improbables quatrains
Et pourtant naviguer sur de lointains fuseaux.
330/365
La gueule de la nuit ne veut pas m'avaler
Elle me croque me craque puis me recrache à terre
De mon corps je ne suis plus le propriétaire
Quels pénibles efforts de rétropédaler.
331/365
Tu peux dormir tranquille comme une enfant gâtée
La respiration calme les muscles au repos
La veine de ton cou palpitant sous ta peau
Je suis là sur le pont je veille à tes côtés.
332/365
Quand la sèche distance glace nos lits fendus
Que les catins minutes snobent le sablier
Alors glisse la main vers La Maison Tellier
Et vient le Second Souffle à nous tant attendu.
333/365
Mon corps froid réfugié dans ce lourd sarcophage
J'écoute au loin les vains et beaux discours posés
Dont il ne reste rien que ces chairs apaisées
Qui s'enfoncent sans bruit dans la plume bien sages.
334/365
J'exploserai en vol me dis-tu c'est étrange
Les ailes consumées par la passion brutale
En attendant laisse-moi tutoyer les anges
Et toi où en es-tu savante en idéal ?
335/365
Restera bien enfouie tout au fond de mon ventre
Cette attraction secrète à ton apparition
Cet attentat sourire comme une invitation
Ce vol de papillon que ma poitrine enfante.
336/365
Bienvenue ma farouche dans mon havre de paix
Ma cabane accrochée en un recoin des cieux
Où le temps arrêté rend nos instants précieux
Où les moindres tracas sont tenus en respect.
337/365
Remonter le courant jusqu'aux bras de la source
En reprendre le cours sans erreurs d'aiguillage
Droite ligne vers toi pour ce nouveau voyage
Et tout donner alors dans cette belle course.
338/365
Tu veux faire le mariole ? Faudra payer le prix
Te retrouver tremblant dans ce corps de vieux bouc
Toi le petit enfant prisonnier de ce souk
Et oublier ainsi ce que l'on t'a appris.
339/365
Que nous faut-il en somme quelques coteaux au sud
Une miche de pain dorée comme tes mèches
Ronde comme tes seins dans la poche trois sèches
Et prendre comme offrande les vicissitudes.
340/365
On en bave on en chie on en prend plein la poire
A peine retourné c'est le coup de canif
Et pourtant s'il fallait re-signer pour la foire
Tout en bas du papier serait mon hiéroglyphe.
341/365
Craque et gémit la coque en tes pas retrouvés
Qui l'eut cru c'était cuit sans tes pieds Lolita
La chaloupe sur le flanc radeau de taffetas
Qu'est douce la tempête entre tes seins lové.
342/365
Je flambe je fume je frime je frôle des pylônes
Ne la boucle jamais méprise toute entreprise
Je ris du rouge aux ongles des bourses et de la crise
De la mode, du froid et des connes à la tonne.
343/365
On me toise on me raille on me trouve sinistre
Persiflent dans mon dos quelques langues de bois
C'est vrai j'ai l'arrogance de dire ce que je vois
Sans pudeur et sans fards et c'est mon seul registre.
344/365
Le monde sombre encore et je suis seul debout
L'aurore est déjà là et blesse mes paupières
Juste une nuit encore à fumer solitaire
Demain allez c'est sûr demain je mets les bouts.
345/365
Ne jamais crier terre sans avoir aperçu
Cet ilot salvateur berçant mille promesses
Cet eden prometteur oasis vengeresse
Pourfendeur émérite de nos voies sans issue.
346/365
Elle a la nonchalance de ceux qui ont le temps
Point pressée par le compte à rebours déclenché
Flanant parmi les corps revenus des tranchées
La poitrine arrogante de vingt et un printemps.
347/365
Nous avions été vifs vaillants et téméraires
Que reste-t-il de nous aux matins embrumés
Esperons tout du moins ces braises à ranimer
Et dans ce bref répit nos repos temporaires.
348/365
A trop s'éparpiller on ne devient que miette
Dès demain l’œil alerte je viserai le mille
Je sonderai mes tripes et reprendrai le fil
Époussetant vos restes à la balayette.
349/365
Je me fous de la pluie du vent du triple A
De la faim dans le monde de la couche d'ozone
De la gueule de bois de la taxe carbone
Oui ça me fait comme ça quand je suis dans tes bras.
350/365
Attendre que demain pointe par la fenêtre
Compter les heures qui passent avec comme ambition
Unique et salutaire en mon tout petit être
De faire entrer, sortir de l'air de mes poumons.
351/365
Ça brûle comme une flèche comme un coup de poignard
Mais bien plus insidieux car petit à petit
Ça enfle dans le ventre jusqu'à l'asphyxie
On en perd l'appétit tous les dimanches soirs.
352/365
Je suis seul sur le pont en ces soirs amputés
De tes mèches dorées semant ailleurs leur trace
Que sur cet oreiller bien plus froid que la glace
Je t'attendrai sans trêve toute une éternité.
353/365
"Inconsolable et gai" en guise d'épitaphe
Je veux que tu écrives à l'encre de sarment
Lorsque m'auront enfin quitté mes sourds tourments
Et que je resterai à l'orée en carafe.
354/365
La fin est proche ami une poignée de vers
Reste à cracher encore pour atteindre le but
Et claquer le beignet aux grandes langues de putes
Armer le chien du verbe en un fier revolver.
355/365
Je jouis à chaque instant branle chaque seconde
N'en déplaise à ceux qui pensent que tout est écrit
Je m'enfonce sans bruit comme un requin dans l'onde
Dans l'espace fugace sans le moindre cri.
356/365
Je sens la bête qui me ronge tapie dans l'ombre
Ses patientes machoires en subtil établi
Pour achever l'ouvrage il faut que tu n'oublies
Pas que je suis coriace et rue dans les décombres.
357/365
Oh non va ce n'est point que je prenne la pose
La poudre d'escampette encore moins la mouche
Si parmi vous aucun son ne sort de ma bouche
Tu sais c'est juste que je pense à autre chose.
358/365
Tic-tac écoute ce tic-tac qui fout pas la trique
Mais plutôt le trac annonçant la claque du chnoque
Exit mate un peu le crack que j'étais moins vioque
Là je craque en vrac une loque v'la qu'y'a comme un hic.
359/365
J'errai seul dans les rues cognant aux portes closes
Titubant quelque peu tel un équilibriste
Ne valant pas moins que leurs haleines hygiénistes
Déposant ça et là quelques gerbes de gloses.
360/365
Tu es là dans mon ventre comme une mue câline
J'ai révisé par toi certitudes enfouies
Remué par ton moi en vertiges inouïs
Je compte prolonger dans cette discipline.
361/365
Que retenir enfin de ces jours décomptés
Ce défi ridicule mais pas moins que certains
Quelques boucles dorées dans des draps de satin
Une poignée d'écueils plus ou moins surmontés.
362/365
Bordel, la vie quand même vraiment quelle aventure !
On se trouve à genoux prêt à lâcher l'affaire
Dévasté par le temps, l'ennui, les impostures
Et puis le lendemain tu es là, tout s'éclaire !
363/365
Un homme neuf au sortir de l'oeuf animal fringant
Tout juste évadé de sa chrysalide en fer
Juste un homme affranchi revenu des enfers
Balayant le passé en farouche ouragan.
364/365
Ces quatre derniers vers et la boucle est bouclée
Là dans mon souvenir seul l'élan du chemin
Ne point se retourner vent vers les lendemains
Et loin devant poursuivre la quête de la clef.
365/365
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